Cosmétique responsable : certification biologique ou étude d’écotoxicité, que faut-il vraiment regarder ?
- Charline Radola
- 9 avr.
- 4 min de lecture
Entre éthique, écologie et greenwashing
À l’heure où la cosmétique se veut plus responsable, de nombreuses marques adoptent des labels bio pour répondre aux attentes d’un public de plus en plus engagé. Mais derrière le succès du « naturel », une question se pose : un produit certifié biologique est-il nécessairement respectueux de l’environnement ?
La réalité est plus complexe. Si les labels bio encadrent la composition et la transformation des produits, ils ne garantissent pas leur innocuité vis-à-vis des écosystèmes. C’est ici qu’interviennent les études d’écotoxicité, un outil scientifique encore peu connu du grand public mais essentiel pour évaluer l’impact réel d’un produit sur la biodiversité.

Dans cet article, nous comparons deux approches clés : la certification biologique et l’étude d’écotoxicité. Deux outils complémentaires, à bien comprendre pour concevoir une cosmétique réellement durable.
Qu’est-ce qu’un produit avec une certification biologique ?
Les produits cosmétiques biologiques sont encadrés par des labels spécifiques, comme COSMOS Organic, Ecocert, Nature & Progrès ou encore Natrue. Ces certifications imposent un cahier des charges strict, reposant principalement sur :
L’utilisation d’ingrédients d’origine naturelle et/ou issus de l’agriculture biologique.
L’interdiction de nombreuses substances controversées (parabènes, silicones, PEG, etc.).
Des procédés de transformation jugés respectueux de l’environnement.
Une traçabilité de la chaîne de production.

Ce que garantit une certification bio :
L’absence d’ingrédients pétrochimiques ou OGM.
Une origine naturelle et/ou biologique contrôlée.
Une attention à l’éthique (tests sur animaux, conditions de culture...)

Ce qu’elle ne garantit pas :
L’absence d’impact environnemental après usage (eaux usées, milieux aquatiques...)
La biodégradabilité réelle de l’ensemble des ingrédients dans un environnement naturel.
L’innocuité de la formule sur la faune et la flore.
Autrement dit, un cosmétique certifié bio peut contenir des substances naturelles qui ne sont pas sans effets sur les écosystèmes.
L’étude d’écotoxicité : une évaluation scientifique de l’impact environnemental
Contrairement à la certification biologique, l’étude d’écotoxicité repose sur des tests scientifiques normés. Elle évalue l’effet d’un ingrédient ou d’un produit fini sur différents organismes vivants représentatifs des milieux naturels (eau douce, mer, sol).
Les tests réalisés comprennent :
La toxicité sur microalgues (producteurs primaires des écosystèmes aquatiques).
Les effets sur daphnies (petits crustacés, maillons clés de la chaîne alimentaire).
L’évaluation sur des cellules de poisson (oui oui, les tests sur animaux sont interdits !)
La biodégradabilité des substances.

Ces tests permettent de répondre à des questions cruciales. Ils déterminent si une substance est toxique pour l’environnement, que ce soit à court ou à long terme. Ils évaluent également la persistance de la substance : est-elle facilement biodégradable ou reste-t-elle présente dans le milieu naturel pendant des semaines, voire des mois avec des effets potentiellement graves sur la chaîne alimentaire et la biodiversité ?
Ce que l’écotoxicologie apporte :
L’étude d’écotoxicité offre une vision scientifique, quantitative et objective de l’impact environnemental des produits cosmétiques. Elle permet de prendre des décisions éclairées dès la formulation, en éliminant les ingrédients les plus problématiques. C’est aussi un outil de plus en plus précieux dans un contexte réglementaire en constante évolution : REACH, règlement détergent, CLP… Anticiper les risques devient un atout stratégique pour les marques responsables.
Chez Galeniform, nous utilisons ces études pour aider les marques à choisir les matières premières et les formules ayant un impact le plus faible possible sur la biodiversité.
Comparatif : Certification bio vs Étude d’écotoxicité
Critères | Certification biologique | Etude d'écotoxicité |
Objectif | Garantir une origine naturelle/éthique | Garantir l’innocuité pour l’environnement |
Méthodologie | Cahier des charges / audit | Tests en laboratoire |
Portée | Ingrédients et procédés | Ingrédients et formules finies |
Ce qui est mesuré | Origine, transformation, naturalité | Toxicité, biodégradabilité |
Prise en compte de la toxicité | Non | Oui |
Complémentarité | Reconnue et valorisée | Encore peu utilisée, mais essentielle |
Vers une complémentarité pour une cosmétique réellement durable
Un produit certifié bio n’est pas nécessairement inoffensif pour l’environnement. Inversement, un ingrédient non labellisé peut être écologiquement neutre.
Prenons le cas d’un tensioactif naturel extrait de la noix de coco. Ce composé peut très bien répondre aux critères de certification biologique, car il est d’origine végétale et extrait selon un procédé non synthétique. Pourtant, lorsqu’il est relâché dans l’environnement, il peut s’avérer toxique pour les daphnies, de petits crustacés d’eau douce essentiels à l’équilibre des milieux aquatiques.
À l’inverse, un agent de texture issu de la fermentation bactérienne, non certifié bio faute de critères compatibles avec le cahier des charges, peut présenter une biodégradabilité rapide et complète, et une innocuité prouvée sur la faune et la flore aquatiques.
C’est pourquoi il est essentiel aujourd’hui de ne plus opposer ces deux approches, mais de les combiner intelligemment :
La certification biologique reste un indicateur précieux de naturalité, d’éthique et de traçabilité des ingrédients.
Les études d’écotoxicité, quant à elles, permettent de s’assurer que les produits formulés n’auront pas de conséquences négatives sur les écosystèmes, une fois évacués dans les eaux usées ou rejetés dans la nature.

Galeniform accompagne les marques dans cette double démarche, en proposant à la fois des conseils en formulation éco-responsable, une sélection d’ingrédients validés, et la réalisation de tests d’écotoxicité rigoureux.
Conclusion : Comprendre les labels pour mieux formuler
La cosmétique responsable ne peut plus se contenter d’un vernis marketing ou d’un logo bio. Elle doit s’appuyer sur des données scientifiques, et intégrer pleinement la notion d’impact environnemental.
À l’heure de la crise écologique, il ne suffit plus d’être bio : il faut être écocompatible¹, biodégradable et non toxique pour la vie aquatique et terrestre.
Les consommateurs méritent de connaître l’impact réel des produits qu’ils utilisent. Et les marques, pour rester crédibles, doivent aller plus loin dans leur démarche.
Chez Galeniform, nous croyons qu’une cosmétique durable est celle qui respecte à la fois la santé humaine et celle des écosystèmes. Et nous sommes là pour vous y aider.
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